Icône de la Nativité, le Mystère révélé
Les prêtres, diacres et laïcs en mission ecclésiale ont vécu une journée de récollection pour le temps de l’Avent. Dom Hugues de Séréville, abbé de Notre-Dame des Neiges, a animé cette journée en présentant l’icône de la Nativité.
Très riche, l’enseignement nous a permis de nous poser la question en profondeur de ce que nous faisons de l’attente du Seigneur et de nous approprier un peu plus la révélation de l’incarnation de Dieu.
L’icône est une image sacré par excellence. C’est l’art humain qui nous conduit vers l’art divin qui s’offre à tous nos sens dans l’incarnation.
L’icône nous regarde. Le Christ est au centre. Sur la partie supérieure, c’est le ciel. L’axe vertical va du cosmos de Dieu vers la crèche : divinité qui s’abaisse en se manifestant. L’axe horizontal est celui de l’humain qui s’accomplit, avec entre les deux axes, les anges.
La partie droite, c’est le dialogue entre le ciel et la terre. La partie gauche, c’est l’Épiphanie, l’ouverture au monde.
Il y a aussi le passe du sombre vers la lumière ; le passage des ténèbres à la lumière.
La crèche de l’enfant est clairement un tombeau et les bandelettes qui couvrent le nouveau-né sont celles d’un mort. C’est l’image pascale.
Sur l’icône sont représentés des animaux (brebis, cerf, poissons, oiseaux…) ainsi que la végétation. Toute la création est touchée par la visite du Verbe.
Marie ne regarde pas son fils mais les femmes qui donnent les soins à l’enfant ; les soins de la terre. Elle regarde son fils en nous, dans notre humanité. Le rouge qui l’entoure exprime la royauté, la gloire : la marque du Ciel.
Les anges sont tournés à la fois vers le ciel et vers la terre. Ils chantent la gloire de Dieu et annoncent la gloire de Dieu : adorateurs et annonciateurs. Ils sont la face glorieuse de toutes créatures ; déjà auréolés de Dieu.
Les bergers sont tournés pour certains vers le ciel. Ils sont veilleurs. Ils représentent l’humanité visitée.
Les rois-mages représentent les trois âges de la vie terrestre, les trois strates de l’intelligence, la diversité des continents, les trois présents… Doigts levés, ils sont des chercheurs. Ils voient les signes, cherchent, étudient. Ils montrent qu’il faut se déplacer pour trouver.
En bas, Joseph doute-t-il ? Il semble étranger. Ou bien lui est-il seulement demandé de consentir ? Il est en méditation, en questionnement. Il regarde le cerf qui puise aux eaux du Salut.
Les deux femmes à gauche agissent. Elles sont dans la vie pratique et exercent la charité. Elles sont l’Église qui baptise et nourrit.
Beaucoup de choses encore seraient à développer, mais l’on peut retenir que cette icône donne à voir Dieu parmi les hommes, lumière d’espérance au cœur du monde.
Propos recueillis par N. Bottou