Église catholique en Lozère
26 septembre 2024 |

Chère Lozère, merci ! – Mgr BERTRAND

Chère Lozère, autant te le dire, je n’aime pas bien les départs ! Comme tu l’exprimes si joliment : « Cela me porte peine de te quitter ». Je vais donc être bref. Et pour te dire au revoir, je ne retiens que quatre mots : merci, pardon, espère, amen. Ils seront, chacun, habillés de l’une des quatre couleurs liturgiques. 

Merci ! Merci avec le rouge de l’Esprit apostolique. Oui, un immense merci à chacun des habitants. Merci à toi Eglise de Mende. Merci aux prêtres, aux diacres et épouses de diacre, aux consacrés, aux laïcs engagés dans les paroisses, mouvements et services du diocèse. Merci à celles et ceux qui œuvrent dans les écoles, collèges et lycées d’enseignement catholique mais aussi au séminaire St Cyprien à Toulouse ou au Secours catholique. Dans la force de l’Esprit, tous, vous m’avez accueilli et, durant ces années, formé. Mon cœur est donc saisi de gratitude envers le Seigneur pour chacun, pour cette terre magnifique, ton histoire apostolique, la foi généreuse et profonde, la simplicité de vie, le sens du travail et de la parole tenue. Nous avons fait ensemble de notre mieux pour manifester l’Eglise de la rencontre et de la joie. Merci aux membres des autres confessions chrétiennes et traditions religieuses. Merci aux représentants de l’Etat, aux élus, aux responsables de la cité, leur mission est si grande et si belle pour le service du bien commun. Merci à tous ceux qui m’ont écrit et à qui je crains de ne pouvoir répondre personnellement. L’Eglise n’a pas d’autre raison d’être que la mission confiée par Jésus. Et sa mission, c’est l’Evangile pour tous, l’amitié de Dieu pour tous.

Pardon, un pardon teinté de violet, couleur de la conversion et de la miséricorde. Oui, pardon à celles et ceux que j’ai pu blesser par des paroles, des manques d’attention, des jugements. Parfois, je le reconnais, j’ai pu exprimer de l’impatience, de la nervosité ou de l’agacement. Je souhaite te quitter, chère Lozère, sans être fâché avec quiconque. Oui laissons-nous réconcilier. Ce fut d’ailleurs le thème de mes dernières conférences de carême. La miséricorde est probablement la plus belle parole que Jésus pouvait nous laisser : le bonheur paradoxal du pardon.

Espère, avec le vert de l’espérance ! L’espérance évangélique, c’est la certitude dans l’incertitude. Certitude que Dieu nous aime d’un amour unique dans l’incertitude du chemin et des épreuves de nos vies. Nous allons, dans quelques mois et avec l’Eglise, entrer dans une Année Sainte en 2025. Le thème de cette Année, peut-être le connais-tu : pèlerins d’espérance ?  Une espérance de bonheur, une espérance solidaire, une espérance traversée par l’épreuve, une espérance à partager, une espérance qui puise sa source dans la proximité de Dieu à notre égard. Avec le conseil épiscopal, nous avons déjà préparé tout un programme pour cette Année Sainte. En 2025, que toute l’Eglise en Lozère soit habillée de vert.   

Amen… Ce petit mot hébreu de 4 lettres conclut les prières, les bénédictions, les professions de foi chrétiennes. Il exprime le oui, la solidité, la fiabilité, la fidélité. Amen est alors revêtu de blanc, le blanc du vêtement des baptisés, le blanc de la lumière de Pâques, une lumière qui ne supprime pas la nuit mais qui l’éclaire. Amen : oui je crois ! St Augustin disait un jour : « Celui qui dit Amen appose sa signature ». Restons, chers amis, unis par les liens de la foi, la foi de notre baptême, la foi de l’Eglise, une foi proclamée, célébrée, vécue, priée, une foi profonde et audacieuse. Cette foi, elle est notre trésor.

Chère Lozère, je te quitte avec ces 4 mots. Ils nous conduisent A-Dieu : merci, pardon, espère, amen.

+ Benoit BERTRAND, Evêque nommé de Pontoise, Administrateur du diocèse de Mende