Église catholique en Lozère
30 décembre 2024 |

L’expérience unique du synode à Rome

Suite à un vote de l’Assemblée plénière des évêques de France et à la ratification du Saint-Père, je vais rejoindre Rome pour y célébrer, du 30 septembre au 30 octobre prochain, la XVIème Assemblée Générale Ordinaire du synode des évêques. Je m’y rends avec enthousiasme tant le thème, « Pour une Eglise synodale : communion, participation, mission », est essentiel pour la vitalité de notre Eglise universelle et l’annonce de l’Evangile en chacun de nos diocèses. Le pape François l’affirme : « Le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire » ! Ce que le Seigneur nous demande, en un certain sens, est déjà pleinement contenu dans le mot « Synode ». Il s’agit de « marcher ensemble » : laïcs, diacres, prêtres, évêques en communion avec le pape. C’est aussi ce que nous voulons vivre en Lozère avec la mise en œuvre des projets paroissiaux missionnaires rédigés avec la participation du plus grand nombre.

Nous serons près de 293 évêques du monde entier, dont 5 français, avec 70 prêtres, diacres, et laïcs, dont une aveyronnaise, à participer à ce synode. Celui-ci est avant tout un événement de prière et d’écoute dans le souffle de l’Esprit apostolique. « Sans la prière, il n’y a pas de synode », a tenu à rappeler le pape François. Ce rassemblement ne concerne pas uniquement les membres de l’Assemblée synodale mais aussi chaque baptisé et chaque diocèse. Après le consistoire du samedi 30 septembre avec l’accueil parmi les cardinaux de Mgr François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, nous participerons à une veillée œcuménique animée par la communauté de Taizé en présence de 4000 jeunes place Saint-Pierre, avant de partir en retraite à la Fraterna Domus pour nous mettre, personnellement et ensemble, à l’écoute de la Parole de Dieu.

Nous aurons, ensuite et successivement, des échanges en groupes linguistiques puis en assemblée plénière. Nous travaillerons à partir des éléments principaux de l’Instrumentum laboris, document faisant la synthèse des démarches synodales des cinq continents. Nous serons bien sûr accompagnés dans cette célébration par des théologiens, des experts ou autres facilitateurs et traducteurs. M. François Moog, nouveau Recteur de l’Institut Catholique de Toulouse, dénonce la méprise qui consisterait à confondre synodalité et démocratie : « Dans la synodalité de l’Eglise, il s’agit de discernement communautaire avec l’action de l’Esprit, ce qui diffère fondamentalement de la recherche d’un consensus démocratique : l’Eglise n’est pas démocratique, elle est synodale, c’est-à-dire fondée sur la communion de tous en Christ et sur l’œuvre de l’Esprit. »

Comme vous pouvez l’imaginer, cette expérience synodale romaine sera pour moi unique, une expérience apostolique et spirituelle. Je vous assure, durant ces semaines près des apôtres Pierre et Paul, de ma prière fraternelle pour le diocèse de Mende et tous ses habitants. Que l’Esprit du Seigneur éclaire et conduise les membres du synode sur le chemin de sa volonté pour servir sa Parole et y trouver notre joie. Merci de prier pour moi.

                                                                                                                                                                                                                                   + Benoît BERTRAND

                                                                                                                                                                                                                                      Evêque de Mende