A Dieu, Père Maurice Buisson

L’abbé Maurice Buisson s’en est retourné vers le Père le samedi 2 avril 2022.

Présentation du Père Maurice Buisson par le Père Paul Palmier

Avec le décès de notre frère l’Abbé Maurice Buisson, c’est une figure et un pilier de notre Église diocésaine qui s’en va. Nous avons tous pu bénéficier de son ouverture d’esprit, de sa grande culture, de sa belle intelligence, de son attention aux personnes, de sa foi profonde.

Maurice est né ici, au Bleymard et c’est là qu’il a demandé que soit célébrée la messe de ses funérailles.

Ses parents étaient boulangers. 3ème d’une famille de 8 enfants, Maurice était très attaché à ses frères et sœurs, prenant soin d’eux, notamment suite au décès, encore jeune, de sa maman. Dès les débuts de son ministère alors qu’il est vicaire à Estables, son père avec 4 de ses frères et sœur : Marie-Françoise, Jean, André et Claude, vivent près de lui à Estables. Marie-Thérèse, l’aînée mais aussi Marie-Françoise, décédée l’an dernier, vivront avec lui à Mende, alors que Sœur Marie-Noëlle, la 2ème de la fratrie est non loin de là chez les Sœurs de Jeanne d’Arc. Maurice aura la douleur de perdre 3 de ses frères plus jeunes, l’un décédé en bas-âge, Jean décédé pendant la guerre d’Algérie, Claude, décédé accidentellement.

Le 7 juin 1952 – il a tout juste 23 ans – Maurice est ordonné prêtre à Mende. Nous aurions célébré cette année ses 70 ans de sacerdoce. Après Estables, c’est au Chastel qu’il est vicaire du curé Peytavin. Le témoignage que nous avons entendu illustre combien le passage de Maurice a marqué cette paroisse où il a noué de solides et durables amitiés. Maurice annonce l’évangile en étant au plus près de la vie des gens, en ayant aussi le souci du développement local. Très investi dans l’action catholique, notamment auprès des jeunes, Maurice sera nommé aumônier des œuvres pendant 5 ans puis aumônier des lycées. Il évoquait avec bonheur les grands rassemblements, comme la coupe de la Joie, avec la JAC (Jeunesse agricole catholique).

En 1970, il devient curé de Badaroux. C’est le moment où la commune s’agrandit. Riche d’une expérience pastorale déjà solide, Maurice s’investit pendant 9 ans au service de cette paroisse où il a été, là encore, très apprécié. C’est alors que commence l’aventure avec La Lozère Nouvelle. Maurice BUISSON devient directeur adjoint du journal auprès du Père Pontier.

Pendant 17 ans, de 1979 à 1996, l’abbé Buisson dirige l’hebdomadaire local et y investit ses différentes compétences. Il veille à entretenir le réseau de correspondants locaux pour rendre compte de la vie des habitants des villages, bourgs et villes de notre département. Il prête attention à ce que le journal s’intéresse à l’ensemble de la vie économique, politique, associative, sportive, culturelle et religieuse de la Lozère. Sous son impulsion, des travaux importants sont entrepris pour rénover les locaux actuels du journal, impasse Félix Remize, à Mende.

Il résidait tout près de là, ce qui lui a permis de garder des liens avec les directions successives ainsi qu’avec le personnel du journal. Après en avoir assuré la direction, Maurice Buisson sera président du Conseil d’administration de l’association support dénommée : Communiquer Informer et Vivre au Pays… tout un programme dont il ne s’est jamais départi.

Maurice aimait lire, y compris des ouvrages ou des revues qui ne reflétaient pas sa pensée. C’est ainsi qu’il se forgeait son propre jugement. Ces dernières années, sa vue avait baissé et il ne pouvait plus lire ou regarder les informations comme il l’aurait souhaité. Il continuait pourtant à s’intéresser à l’actualité, à se renseigner sur la vie du monde, de la Lozère, de l’Église.

En 1998, l’abbé Buisson est nommé par Mgr Paul Bertrand, vicaire épiscopal, plus particulièrement chargé des prêtres. Il est alors prêtre auxiliaire sur la paroisse de Mende et responsable de la commission diocésaine d’art sacré. Il rendra ensuite des services à la communauté des sœurs de Jeanne d’Arc pour lesquelles il célébrait régulièrement la messe.

Maurice était un bon frère et un bon confrère. Passionné de nature, c’était aussi un bon marcheur. Il se régalait de jardiner, notamment à sa maison de Saint Julien du Tournel. La surdité l’a également beaucoup handicapé et conduit, malgré lui, à un certain isolement relationnel. Il disait avec peine : « je n’entends plus le chant des oiseaux ». Pour autant, il n’a jamais été seul, sa famille, des prêtres et d’autres personnes ayant particulièrement pris soin de lui.

Merci Maurice pour le don de toi-même au Seigneur, à l’Église et à la Lozère. Nous rendons grâce pour ta vie et ton ministère. Veille désormais sur nous.

Les obsèques du Père Maurice Buisson ont été célébrées le 6 avril 2022 en église du Bleymard.