Église catholique en Lozère
23 décembre 2024 |

La souffrance, conférence de Monseigneur Benoît BERTRAND

« Si le Bon Dieu existait, cela n’arriverait pas : la souffrance, osons en parler »

Mardi 5 mars 2024, à 18h, c’est au foyer de la Cité des Fleurs que Les 3 Paroisses : Aveyron, Cantal et Lozère ont accueilli, avec joie, en compagnie d’une cinquantaine d’amis, Monseigneur Benoît BERTRAND venu de Lozère pour nous informer sur un sujet ardu et sensible, la souffrance.

Introduite par Anne BERNARD-GELY, pdte de la Paroisse lozérienne de Paris, accompagnée  du Père BOISSIER, aumônier de la Paroisse Lozérienne de Paris, du Père LEBRUN  de Saint-Joseph des Epinettes et de Claudine RASCALOU, pdte de la Paroisse Aveyronnaise de Paris, la conférence fut présentée comme un sujet qui « nous concerne tous » traité par Mgr BERTRAND, expert dans ce domaine en tant que pharmacien. Elle mentionna que Mgr BERTRAND fête ses 5 ans comme évêque de Mende et qu’il est pdt de la conférence doctrinale des évêques de France. Elle le remercia enfin vivement pour avoir accepté de conduire cette conférence à Paris pour les paroissiens de Paris, issus de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère.

Mgr BERTRAND se dit très heureux d’être présent pour aborder un thème « difficile et délicat », dont on parle en ces temps de réflexion sur la fin de vie : « Si le Bon Dieu existait, cela n’arriverait pas ; la souffrance, osons en parler ». Avec clarté, pédagogie et une grande empathie, Mgr BERTRAND déclina sa conférence en 4 temps. En introduction, il confia à l’assistance une anecdote poignante qui démontra l’importance de l’accompagnement d’une personne souffrante dont il ne faut pas avoir peur et lui tenir la main en l’écoutant. Il précisa que cohabitent « le mal moral et le mal innocent, en dehors de toute responsabilité ». Devant le mal, on se pose des questions : Pourquoi lui ? Pourquoi ces maladies physiques et morales, pourquoi ces ruptures, ces catastrophes naturelles, les malheurs divers ? C’est une réflexion sur cette souffrance qu’en toute «  humilité, respect et simplicité » Mgr BERTRAND souhaita apporter des éclairages.

Dans sa première partie, il fit un appel à la prudence. « Aucune religion ne peut faire l’économie de la souffrance ». Le mal est insoutenable et indéfendable et face à lui,  « un être bascule dans le non-sens et perd ses repères ». Comme le dit BERNANOS, « le pire de la souffrance, c’est la solitude qui l’accompagne » et avec Paul RICOEUR, il faut s’appuyer sur les religions qui réveillent la bonté, devenant alors plus profonde que le mal le plus profond.

Dans la seconde partie, Mgr BERTRAND s’interrogea : « Pourquoi la souffrance ?  Elle doit être combattue et il faut insister sur la dignité et le respect que l’on doit à celui qui souffre. « Je suis avec vous tous les jours » devise gravée sur l’anneau de Mgr BERTRAND prend alors tout son sens.

Est-il possible de croire à la Providence ? Cette question fut l’objet de la troisième partie de l’exposé. « La Création ne peut être que bonne mais elle est imparfaite et inachevée », dit-il.  « Devant la Croix, Dieu se sert du mal le plus grand pour montrer sa toute-puissance d’amour. Nous créons alors avec Dieu, en synergie et il nous inspire, c’est la Providence d’inspiration ».

Evoquant la souffrance dans les Evangiles, lors de son 4ème chapitre, le conférencier expliqua que « Dieu ne fabrique pas les évènements, il travaille en l’homme avec sa Providence d’inspiration et il fit 4 constats : Jésus ne justifie pas la souffrance, il fait preuve de discrétion, il prend une distance par rapport aux drames humains, il dissocie, enfin, souffrance et faute, en s’appuyant sur les 7 paroles de Jésus sur la Croix ». Dans la souffrance, il faut accompagner, écouter et regarder, respecter les 5 étapes de lutte contre le mal avec 2 interdits face à la souffrance : il ne faut pas mentir et respecter la distance, l’altérité.

Après, en conclusion, la lecture d’une émouvanteprière s’achevant sur : « la souffrance est un grand combat à vivre avec le Christ, notre maître… » Mgr BERTRAND fut très applaudi. D’un silence réfléchi, l’on passa aux échanges avec l’assistance.Puis, Anne BERNARD-GELY lut le sombrepsaume 87, le « Notre Père » retentit avec ferveur dans la salle et après rendez-vous pris, le 16 novembre 2025 pour un pèlerinage à Notre Dame de Paris et une bénédiction de Mgr BERTRAND, chacun se dirigea vers un buffet appétissant afin de poursuivre les échanges dans une ambiance chaleureuse. Un grand merci à Mgr BERTRAND pour cette remarquable et éclairante conférence sur la souffrance.