Rencontre diocésaine de la Vie Consacrée

Pour la première fois, un pape s’adresse à tout le Peuple de Dieu pour inviter les chrétiens à s’unir afin d’« éradiquer cette culture de mort »  et appeler chacun à redoubler d’efforts pour dénoncer les  « blessures infligées » à tant d’enfants,  de jeunes ou adultes. Toute l’Église est atteinte par cette blessure «  qui ne disparait jamais » et chacun de nous est appelé à prendre  conscience «  de l’ampleur et de la gravité du dommage infligé à tant de vies, à « lutter contre tout type de corruption, spécialement la corruption spirituelle ». Nous sommes invités non seulement à la vigilance, mais aussi à nous convertir, « par la prière, la pénitence et le jeûne… pour réveiller notre conscience ».

« Que le jeûne et la prière ouvrent nos oreilles à la douleur silencieuse des enfants, des jeunes et des personnes handicapées. Que le jeûne nous donne faim et soif de justice et nous pousse à marcher dans la vérité en soutenant toutes les médiations judiciaires qui sont nécessaires. Un jeûne qui nous secoue et nous fasse nous engager dans la vérité et dans la charité envers tous les hommes de bonne volonté et envers la société en général, afin de lutter contre tout type d’abus sexuel, d’abus de pouvoir et de conscience. »

Le père Jean de Dieu insiste pour qu’on ne mette pas les prêtres sur un piédestal qui nous amènerait à taire des comportements abusifs. Le prêtre a certes reçu une mission mais il reste «  un frère » et nous devons savoir résister à la tentation de couvrir des actes répréhensibles. Le Pape lui-même condamne le cléricalisme et les silences coupables. C’est un « devoir fraternel » de faire prendre conscience des abus de pouvoir spirituel dont ils pourraient se rendre coupable. Faire la vérité est un devoir sacré qui incombe à chacun de nous. *

Le père François Durand nous a redit la même chose en nous parlant des mesures prises par les évêques et par l’Église diocésaine : en créant des cellules d’écoute pour les victimes, en proposant des formations pour prêtres et laïcs, en insistant sur la vigilance pour les formateurs dans les séminaires et les établissements catholiques, etc.

Le diocèse de Mende et le diocèse de Montpellier, ont une cellule d’écoute et d’accompagnement commune, située à Montpellier. Ouverte aux victimes comme aux auteurs, on peut composer le 07 68 55 00 43, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ce numéro a été mis en place en collaboration avec des membres du CRIAVS (Centre Ressource pour les Intervenants auprès des Auteurs de violences sexuelles, du Languedoc-Roussillon), organisme indépendant de l’Église. Les membres de cette équipe peuvent notamment accompagner au niveau clinique, psychiatrique, social et/ou juridique les cas qui leur sont soumis.

Au moment du repas, nous avons eu l’agréable surprise de voir arriver notre Père-évêque Benoît BERTRAND, qui était en plein emménagement mais a pris le temps de nous saluer et de poser pour une photo avec nous.

L’après-midi, Denis SCHIRA, diacre permanent du diocèse et membre de la Communauté Mission de France, nous a parlé longuement de son travail d’aumônier de prison et a terminé son exposé en nous présentant quelques photos du « chemin de Compostelle », du Puy en Velay à Conques,  qu’il a réalisé avec 2 accompagnateurs et trois « prisonniers » qui ont fait là une expérience inoubliable !…. un témoignage bouleversant que Celui des «  Evadés de Compostelle » (titre de 2 émissions de Radio Gard Lozère que vous pourrez retrouver sur internet : taper « les évadés de Compostelle »). Un exposé passionné et passionnant ! Merci Denis,  Merci au P. Jean de Dieu et au P. François Durand !
Une journée riche et très formatrice qui nous « réveille » ! Une lettre du Pape que nous pourrons relire et méditer dans la prière et le jeûne, notamment pendant le prochain carême !

Marguerite Portal

*(voir aussi  « La Vie » d’octobre 2018 P. 21 : « De l’appel au peuple de Dieu » d’Anne-Marie Pelletier)