Baptiste Antoine Laurent archiviste diocésain depuis vingt ans est décédé le 30 janvier 2025 à l’âge de 92 ans. Il était né le 13 février 1933 à Saint-Privat-du-Fau. Son père, Auguste Laurent ; sa mère Marie Bourrier. Il est ordonné prêtre le 8 mars1959 à Saint-Privat-du-Fau. Il a occupé les fonctions suivantes : 1959, Surveillant au Petit séminaire de Mende ; 1963, Professeur à l’Ecole rurale de Recoulettes ; en 1965 il est nommé vicaire à Port-Vendres, diocèse de Perpignan ; il revient au diocèse de Mende en 1971 pour être nommé curé des Hermaux jusqu’en 2001. Il demeure ensuite à Saint-Privat-du-Fau, sa résidence personnelle. Mgr Le Gall le nomme en 2005, archiviste diocésain, charge qu’il occupait quelques semaines avant que la maladie l’emporte.
Cette nomination est intervenue peu après le décès du Père Sylvain Marcillac, son prédécesseur. Le Père Marcillac connaissait très bien l’histoire du diocèse de Mende. Il savait répondre presque à toutes les questions que l’on lui posait ; mais il n’était pas un passionné du classement de documents ni un passeur de mémoire. Ses écrits sont très rares et font défaut à l’histoire du diocèse.
Le Père Baptiste Laurent, un véritable archiviste, chercheur rigoureux a dû faire face lors de sa nomination à une tâche immense ! Classer les documents dispersés dans le bureau du Père Marcillac ; classer, répertorier et conditionner les deux collections des registres paroissiaux (celle de la paroisse et celle du diocèse) ; effectuer la même opération pour les documents épiscopaux, pour la chancellerie, pour les archives des Congrégations, des deux séminaires, des pèlerinages, des missions, les archives privées de Mgr de Ligonnès, de Mgr Nègre… l’énumération pourrait être poursuivie…
A l’occasion de nombreuses tournées dans le diocèse avec le Père Alfred Fages, son ami, un photographe et aussi un informaticien (décédé en 2017), ils ont pu récupérer des documents paroissiaux dont certains sont antérieurs à la Révolution de 1789.
Au total près de 250 mètres linéaires de documents ont fait l’objet d’un examen et d’un conditionnement. Le Père Laurent disait souvent à ses proches collaborateurs que bien peu de personnes se rendaient compte du travail qu’il avait réalisé depuis une vingtaine d’années. Il est vrai que bien peu de personnes connaissent en quoi consiste le travail d’un archiviste : (classement et analyse d’archives, réalisation d’instruments de recherches et d’ouvrages sur l’histoire locale).
Son bureau renferme aussi une quantité importante de notes sur l’histoire du diocèse avec des références au périodique du diocèse La semaine religieuse du diocèse de Mende.
L’archiviste était aussi un écrivain. Parmi ses nombreux ouvrages dont certains ont été écrits en collaboration avec le Père Alfred Fages, citons : Notre Dame de Quézac, Notre Dame de Tout Pouvoir à Langogne, les madones de nos paroisses, le Malzieu, les guérisons à Lourdes, une réédition de l’armorial des évêques de Mende, les églises de Lozère en 5 volumes etc etc.
Grand connaisseur de l’Aubrac dont il en aimait l’histoire et les paysages le Père Laurent organisait et participait aux fêtes annuelles : au mois d’août, la commémoration du concile de 590 qui regroupait les trois évêques de la Lozère, de l’Aveyron et du Cantal, les nombreuses fêtes de la transhumance, des pâturages…
Baptiste Laurent, un homme aux activités cultuelles et culturelles multiples qui aimait aussi profondément Saint-Privat-du-Fau.
Au début de sa carrière d’archiviste il quittait Saint-Privat-du-Fau le matin trois fois par semaine pour rejoindre son bureau à la Maison diocésaine ; une heure de route. Après une matinée de travail il prenait le repas de midi sur place avant de regagner son village. Très souvent il poursuivait son activité à son domicile.
Nous garderons de toi Baptiste un souvenir ému : prêtre dévoué, archiviste rigoureux, passeur de mémoire, enfant de l’Aubrac.