L’été réveille en de nombreuses mémoires les souvenirs de la fête de Marie à l’occasion de visites d’églises, de marches vers un sanctuaire, ou la découverte des traditions locales… En ce mois d’août qu’est devenue la fête de l’Assomption à Lourdes ?
Depuis 1858, des pèlerins forts de leur foi y accourent. Ils forment un flot continu vers la grotte, à l’image des eaux du Gave qui s’écoulent au pied du rocher. Mêlées à eux, des personnes plus éloignées de la foi, venues en touristes, passent ou repartent touchées par ce qu’elles ont vu : des gens de toutes conditions, de tous âges, de toutes couleurs, en prière, le chapelet à la main, en longues processions de louange à Marie, avec une attention particulière aux malades et handicapés, véritable cœur du pèlerinage, des chants et de la joie.
Mais au 15 août, il y a quelque chose de plus. C’est la fête de l’Assomption, la grande fête de Marie, la femme bénie de Dieu, élevée corps et âme près de son Fils. Près de Lui, elle est notre Mère, notre maman. Elle crée en nous la confiance de nous adresser à elle, de passer par elle pour aller à son Fils et lui parler de nos peines, de nos joies . Tout simplement d’oser lui demander de prier pour nous, pécheurs ; de lui parler de ceux qui nous sont chers, de notre terre et de notre monde. Il est bon d’être là, près d’elle, simplement parce qu’elle est notre Mère.
En cette fête du 15 août, Lourdes nous fait vivre l’Église de ses fils rassemblés, l’Église qui nous rappelle l’eau de notre baptême et nous purifie dans la pénitence, l’Église qui nous envoie en mission par les mots que Marie nous dit : « Faites tout ce qu’il vous dira. »
Cet amour de fêter l’Assomption à Lourdes m’est donné parce que, religieux assomptionnistes, nous sommes invités à aimer le Christ et ce qu’Il a le plus aimé : « Marie et l’Église son Épouse ». Nous risquons notre vie dans l’aventure de Dieu, sous l’action de l’Esprit et à l’exemple de Marie. Nous aimons d’un même mouvement Marie et l’Église. Marie, comme figure de l’Église et l’Église qui vit l’Évangile à la manière de Marie. A Lourdes, le 15 août, comme Marie a donné vie à Celui qui sauve l’humanité, nous apprenons à aimer tout homme, dans sa diversité. Comme elle, nous nous émerveillons de tout ce qui est beau dans le cœur de chacun et sur la terre. Comme elle, nous chantons le « magnificat » portant notre cierge allumé dans la grande procession du soir comme un signe d’Espérance dans la nuit de ce monde que Dieu n’a pas déserté. A l’image de Marie montée au ciel et qui prie pour nous.
– P. Noël Le Bousse, assomptionniste