Avec le 1er dimanche de l’Avent, notre marche vers Noël commence.
Elle commence dans nos familles avec l’attente des enfants, les calendriers de l’Avent et la crèche, les préparatifs de la fête et bien sûr quelques achats. La joie des parents, des grands-parents et des enfants sera, espérons-le, au rendez-vous. Nous portons dans nos prières celles et ceux qui vivent plus difficilement ce temps de préparation aux fêtes de la Nativité. Pour certains, les motifs de préoccupations ne manquent pas : précarité, maladie, solitude… chômage, avenir incertain, poids de la tristesse…
Elle commence aussi pour notre monde… Nous prions, encore et encore, pour la paix et la concorde en Ukraine. Nous confions à Celui qui vient nos efforts pour que cette paix passe par notre cœur, dans les lieux de tensions face aux difficultés économiques et sociales, dans nos luttes pour que tous les habitants de notre Maison commune s’engagent dans une écologie intégrale…
Elle commence dans nos paroisses avec la liturgie des quatre semaines à venir, avec les figures bibliques d’Isaïe, de Jean-Baptiste, de Marie et Joseph. Un livret tiré à 3000 exemplaires nous aide à méditer et vivre ce temps de l’Avent comme un temps d’attente et de grâce, un moment heureux pour avancer sur les chemins missionnaires de nos projets paroissiaux.
Notre marche vers Noël commence également dans notre diocèse de Mende. Nous avons appris tout récemment une bonne nouvelle. Deux lozériens, prêtres de la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, le Père Polycarpe TUFFIER et le Père Frézal TARDIEU, le premier originaire du Malzieu, le second né à Chasseradès, seront béatifiés le samedi 22 avril prochain en l’église Saint-Sulpice à Paris. Ils figurent parmi les cinq martyrs qui ont donné leur vie au nom de Jésus pendant la Commune de Paris, le 26 mai 1871. Durant les mois à venir, nous allons ensemble approfondir le sens et l’actualité pour nous de cette béatification. Elle est à la fois un don et un témoignage.
Notre marche vers Noël commence bien sûr avec toute l’Église pour accueillir Celui qui vient pour nous aimer et nous sauver. Si le temps du carême est d’abord celui de la conversion et de la pénitence, celui de l’Avent, avec un « e » comme avènement, est d’abord celui de l’Attente. Il faut apprendre à attendre comme on apprend à créer : non pas en neuf secondes mais en neuf mois… Dans notre société TGV, où tout va vite, très vite, trop vite parfois, l’attente est une vertu ! Ce temps de l’Avent n’est pas du folklore. Chrétiens, nous avons besoin de ce temps pour préparer nos cœurs et nos vies à accueillir un enfant : Jésus. Il nous appelle à bâtir les ponts de la paix et de la réconciliation, à servir la fraternité dont nos sociétés ont tant besoin, à creuser en nous le désir de Dieu. Et nous croyons que là où Dieu dépose en nous un désir, il y a toujours un chemin…
Avec ce temps de l’Avent 2022, laissons le Seigneur rendre nos cœurs plus ouverts, plus disponibles, plus généreux. L’enjeu est de taille. Dieu est à l’œuvre. Alors une question nous est posée : de qui Dieu a-t-il besoin pour changer ce monde ? Vous et moi ! A tous et chacun, belle marche vers Noël.
Mgr Benoît BERTRAND
Évêque de Mende